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Francis Moreau

Présentation de travaux de recherches historiques et généalogiques

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Les vitraux de la cathédrale de Lodève

 

Les vitraux de la cathédrale de Lodève ont été réalisés par le maître verrier Alexandre Mauvernay, puis par son fils Barthélémy, entre 1854 et 1898 [1]. L’artiste s’est inspiré de l’esprit médiéval, tant pour les couleurs chatoyantes, que pour les thèmes abordés, qui sont présentés comme pour une catéchèse. La composition et la peinture des vitraux de la grande rosace sont l’œuvre du peintre Camille-Auguste Gastine (1819-1867). Pour les vitraux de l’abside et du chœur, les dessins sont de Raymond Balze (1818-1909).

Choeur de la cathédrale de Lodève
Chœur de la cathédrale de Lodève.

Sur les neuf grands vitraux de l'abside polygonale, haut chacun de 12 mètres, figurent en hauteur les principales scènes du Nouveau Testament. Au centre, sont représentées des scènes de l'Ancien Testament qui préfigurent celles du Nouveau. En bas, sont figurés plusieurs saints symbolisant l'Église.

Dans le chœur, les premiers évêques fondateurs de l'église de Lodève sont à l'honneur. Les vitraux des chapelles latérales honorent leurs saints dédicataires tandis que ceux de la nef sont parés de motifs floraux (lys).

Nous suivons ici l'ordre des planches publiées en lien sur le site Nhuan DoDuc. la description des vitraux suit la présentation des photographies. [2]

Les vitraux de l’abside :

Planche 1

baie n°7

Saint Mathieu, l’homme. Son évangile commence par la généalogie humaine de Jésus « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham » (Mat. 1, 1-17).

Saint Jean, l’aigle symbolise la voix venue du ciel « Au commencement était le Verbe ».

Daniel, le lion rappelle la fosse aux lions où les babyloniens l’avaient jeté. (Daniel 14, 37-42).

Ezechiel, le crâne à ses pieds évoque la vallée des ossements désséchés « il y eut un frémissement et les os se rapprochèrent l’un de l’autre... » (Ezechiel 37, 1-14).

Sainte Anne, mère de la Vierge Marie « Anne allaita son enfant et lui donna le nom de Marie » (Protévangile de Jacques, chap. V).

Sainte Eugénie, vierge romaine décapitée à Rome en 257 et vénérée à Nîmes. Sa présence est un rappel du donateur du vitrail, Mr Eugène Lagare, industriel lodévois.

baie n°5

Proclamation de l'Immaculée Conception par le pape Pie IX, le 8 décembre 1854. Constitution apostolique "Ineffabilis Deus".

Esther, présentée au roi Assuerus, elle devient reine. (Esther 2, 1-18).

Saint Guilhem de Gellone « conditor », « fondateur » de l’abbaye de Gellone en 806.

Saint Benoît d’Aniane, réformateur bénédictin et conseiller de l’empereur Louis le Pieux. Le personnage peut aussi représenter Benoît de Nursie, l’auteur de la « Règle de saint Benoît ».

baie n°3

Adoration des bergers, « aujourd’hui un Sauveur vous est né » (Luc 2, 8-20).

Moïse sauvé des eaux du Nil par la fille de Pharaon (Exode 2, 1-10).

Saint-Augustin, auteur des « Confessions ».

Saint Ambroise de Milan, auteur de nombreux traités théologiques et hymnes liturgiques.

Planche 2

baie n°1

La Sainte Cène, « l’heure venue, il se mit à table avec ses apôtres » (Luc 22, 14-20).

Le Sacrifice de Melchisedech, annonce symbolique du sacrifice de la Cène.

Saint Laurent sur son Gril.

Saint Paul qui tient le glaive qui lui tranchera la tête.

baie n°0

La Crucifixion, mystère central et fondateur du christianisme.

Le Sacrifice d’Isaac, qui préfigure le sacrifice du Christ.

Jésus et l’Église portent l’évangile et la croix.

baie n°2

La Résurrection du Christ « Il faut que le Fils de l’homme soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour» (Luc 24, 7).

Jonas sort de la baleine. Préfiguration de la sortie de Jésus du tombeau. (Jonas 2, 1-11).

Saint Pierre, (avec les clefs) « Tu es Petrus et super hanc petram aedificabo ecclesiam meam » « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église ».

Saint Brice, successeur de saint Martin de Tours, il accompagne saint Fulcran dans le rêve d’un infirme de l’albigeois. (Première Vie de saint Fulcran, chapitre XIV).

Planche 3.

baie n°4

La Pentecôte « Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu » (Actes des Apôtres 2, 1-4).

Moïse reçoit les tables de la Loi « tables de pierre écrites du doigt de Dieu » (Exode 31, 18).

Saint Jérôme de Stridon, traducteur de la Bible grecque en latin (La Vulgate).

Saint Amable de Riom, préchantre de la cathédrale de Clermont d’Auvergne. Il est invoqué contre les incendies et les serpents. Toujours représenté avec son bâton cantoral dans la main droite et un visage jeune et imberbe.

baie n°6

Couronnement de la Vierge après l’Assomption, inspiré par l’Apocalypse de Jean : «Le soleil l’enveloppe, la lune est à ses pieds, et douze étoiles couronnent sa tête ». (Apocalypse 12, 1-6).

Judith apporte à Béthulie la tête d’Holopherne. (Judith 13, 11-20).

Saint Antoine le Grand, fondateur de l’érémitisme chrétien. On lit : « vade, vende quo habès »: « va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres et suis-moi ».(Mathieu 19, 21).

Pons de Léras, fondateur de l’abbaye de Sylvanès (Aveyron). « Peccata et crimina, conditor » « Pécheur et criminel, fondateur ». Il porte les éperons de chevalier.

baie n°8

Saint Marc, le lion rugit dans le désert, « vox clamantis in deserto » « Une voix crie dans le désert » (Marc 1, 3).

Saint Luc, le taureau. Allusion à Zacharie et au sacrifice célébré par le prêtre « Il y eut aux jours d’Hérode, roi de Judée, un prêtre du nom de Zacharie » (Luc 1, 5). Le taureau est associé au sacrifice.

Le prophète Isaïe, l’annonce de l’Emmanuel « ecce virga concipit et pariet filium et vocabitur nomen ejus Emmanuel» « Voici : la jeune fille est enceinte et va enfanter un fils qu'elle appellera Emmanuel ». (Isaïe 7, 14).

Le prophète Jérémie. « Je vois une marmite qui bouillonne » (Jérémie 1, 13-14). Il entonne une lamentation « Geremias planxit lamentatione ».

Sainte Catherine d’Alexandrie, vierge et martyre, torturée sur une roue garnie de pointes.

Sainte Marguerite Marie Alacoque, qui eut la vision du cœur de Jésus dans la chapelle de son couvent de Paray-le-Monial.

Vue Générale des baies de l'abside.

Chapelles Saint-Fulcran et Saint-Roch :

Planche 4.

Saint Fulcran et les pestiférés (scène apocryphe de la vie de St Fulcran racontée par l’évêque Plantavit de la Pauze).

Saint Roch rencontre l’Ange. L’Ange lui dit : « Retourne dans ton pays ». Saint Roch, né à Montpellier vers 1350 et mort à Voghera (Italie) vers 1378/79 est un pèlerin et thaumaturge. Atteint de la peste, il en guérit avant de périr de misère. Ici l’Ange lui recommande de fuir la peste.

Le choeur :

Planche 5

Saint André en adoration devant la croix de son supplice.

Saint Mathias avec sa hache. C’est le patron des charpentiers, on le représente aussi avec une lance.

La Sainte Famille (la Vierge, le Christ et saint Joseph).

Planche 6

Saint Georges « Il gouverna saintement, remplissant, en toutes circonstances, les devoirs d’un bon pasteur » (Élisée Lazaire).

Saint Fulcran (en chasuble verte) « Il se montra lui-même comme le bienheureux guide et pasteur du troupeau qui lui avait été confié» (Première Vie de Saint-Fulcran).

Saint Flour et le bélier. La tradition rapporte qu’il tint sa première prédication devant « un temple païen et une divinité à laquelle on offrait des sacrifices. Un bélier sculpté sur une pierre et fixé sur le fronton de l’ancienne porte, représentait ces sacrifices » (Élisée Lazaire, Lodève Ses Légendes et ses Saints). Le bélier rappelle aussi le sacrifice d’Abraham, « ut alter Abraham obediens voci Dei ». (Bernard Gui, Speculum Sanctorale). La venue de saint Flour (l’un des soixante-douze disciples du Seigneur) à Lodève symbolise l’enracinement apostolique de l’évêché de Lodève. Les évêques sont les successeurs des Apôtres.

Saint Amans « Il aima son troupeau et en fut aimé » (Élisée Lazaire).

Chapelle du Sacré-Coeur:

Saint Jean et le Christ (Ce vitrail est signé Fulcrand Pagès)

Apparition de Jésus à ses disciples, Thomas incrédule. Sont représentés : le Christ, St Thomas, St Pierre et St Jean.

La rosace :

Planche 7

Sont représentés ici le Christ entouré de ses apôtres (St Mathias avec sa lance remplace Judas).

La nef et chapelle Saint-Michel :

Planche 8

Décors floraux (lys) et vitraux modernes.

Francis Moreau
2020

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Notes :


[1] Alexandre MAUVERNAY (1810-1898) installe son atelier de peintre verrier à Saint-Galmier (Loire) en 1839. Pour réaliser ses vitraux, d'inspiration religieuse ou profane, il s'entoure de nombreux artistes, dont Raymond Balze (élève de Jean-Auguste-Dominique Ingres) et Camille-Auguste Gastine, qui sont intervenus tous les deux dans la composition des vitraux de la cathédrale Saint-Fulcran. Alexandre MAUVERNAY a donné à la technique du vitrail ses lettres de noblesse, en lien avec la verrerie de Saint-Just-sur-Loire qui lui fournissait les couleurs. Il réalisait ses vitraux en peignant du verre coloré ; Balze et Gastine dessinaient les « cartons », sorte de patrons qui servaient de base à la construction des vitraux. Sa manufacture compta jusqu'à 30 ouvriers et fut dirigée à sa mort et jusqu'en 1909 par son fils, Barthélémy, puis jusqu'en 1917 par ses filles. Les ateliers Mauvernay ont travaillé pour de nombreuses églises, notamment dans la Loire et le Rhône (Rhône-Alpes) ainsi que dans l'Hérault.
[2] Voir aussi Cathédrale Saint Fulcran sur Églises du Confluent .