Confiscation des Biens du Clergé 1789-1905 : l'odyssée de la chasuble rose
Lodève, janvier 1790
Que de chemin parcouru en si peu de temps seulement ! La Bastille a été prise le 14 juillet 1789. Les privilèges et les droits féodaux ont été abolis dans la nuit du 4 août. Les 5 et 6 octobre, Versailles est envahi, le roi et sa famille contraints de s'installer à Paris. Le 2 novembre, les biens du clergé sont mis à la disposition de la Nation. A Lodève le mois d'août 1789 avait été fébrile. Le premier consul-maire, le chevalier de Salze, inquiet des attroupements qui se formaient aux environs de la ville avait décidé d'envoyer un conseiller auprès du commandant de la Province, pour réclamer des troupes. Un corps de milice fut créé, sous le nom de Légion Lodèvoise. A quelques pas de l'Hôtel de Ville, un vieillard s'éteignait lentement. Cet homme était, au temporel comme au spirituel, le premier du pays, l'évêque-comte de Lodève, Mgr. de Fumel. Le 23 janvier 1790, on le supplie de se rendre à l'étranger. Il répondit : A quoi bon, à mon âge et avec mes infirmités ? C'est à Lodève que je mourrai, quoi qu'il arrive !
Il est trois heures du matin, ce mardi 26 janvier 1790, lorsque une agitation fébrile s'empare du palais épiscopal de Lodève. Monseigneur de Fumel vient de succomber à une congestion cérébrale. Au soupir poussé par le vieil évêque, son valet de chambre qui dort près de lui, s'en est aperçu bien vite. C'est le branle-bas de combat dans un palais quasi désert depuis le 4 octobre 1789. A cette date en effet, une nouvelle municipalité s'est mise en place, sans l'accord du seigneur évêque [1]. Les officiers épiscopaux, viguiers, procureur fiscal, juge épiscopal, notaire apostolique, tous ont dû s'incliner devant le nouvel ordre voulu par l'Assemblée Nationale et approuvé par la population. Seigneur temporel, Mgr de Fumel avait été conduit à faire valoir ses droits sur le gouvernement de la ville. Son goût personnel pour l'administration, le serment de maintenir les droits de son église qu'il a prêté à son sacre, avaient fait de lui un adversaire résolu des libertés municipales. Mais la Révolution avait bouleversé l'échiquier des forces politiques et c'est un évêque dépouillé de son pouvoir temporel, aigri et solitaire, malade et isolé dans un palais désormais vide, qui venait de mourir en cette froide nuit de janvier.
Sans perdre de temps, prévenue par le garde de nuit, la municipalité fait apposer les scellés sur toutes les portes du palais. Le défunt évêque avait en effet institué pour héritier l'hôpital de la ville, à qui il avait donné toute sa fortune. C'est en qualité de co-gestionnaire de cet établissement que la municipalité prenait ainsi possession des lieux.
Le lendemain 27 janvier furent célébrées les funérailles grandioses de l'illustrissime et révérendissime Mgr Jean Félix Henri de Fumel, évêque et seigneur de Lodève et de Montbrun, comte honoraire de Brioude, abbé de Saint-Guilhem-le-Désert, en présence du vénérable Chapitre de Lodève, des consuls et d'une importante foule tenaillée par l'émotion. Car Mgr de Fumel n'était pas seulement un prélat fastueux ou un seigneur vindicatif, il était aussi le père des pauvres, insigne bienfaiteur de la cité et de l'hôpital. Se doutait-elle, cette foule, qu'elle enterrait son dernier évêque ? Sans doute pas. Son successeur, Mgr Jean Jacques Gabriel de Levezou, nommé par Louis XVI, n'a jamais été sacré. Le siège de Lodève fut supprimé le 7 juin suivant, sic transit gloria mundi... La cérémonie fut célébrée par messire Bretonneau, chanoine précenteur et vicaire général [2].
La Révolution en marche
Le 28 janvier 1790, le sieur Garimond, procureur au Sénéchal de Montpellier et procureur fondé du directeur général des économats, arrive en hâte au palais épiscopal, arrache les scellés posés l'avant-veille par la municipalité [3], en pose de nouveaux et s'empare de toutes les clefs. La Régie des économats avait pour fonction la conservation des biens dépendants des bénéfices consistoriaux (biens meubles et immeubles appartenant au clergé). Mais l'acquittement des obligations du bénéficier de ces biens était devenu un objet fiscal fort long et très coûteux. La municipalité avait préféré se charger elle-même des opérations pour rendre la liquidation de la succession au profit de l'Hôpital plus rapide. Le Comité Permanent de la Municipalité de Lodève proteste. Garimond est contraint de laisser les officiers municipaux briser ses scellés et en apposer d'autres aux armes de la ville. Mais il garde toutes les clefs sur lui, déclarant qu'on ne les lui arrachera qu'avec la vie. La municipalité indique que la règle des économats doit cesser, les biens ecclésiastiques étant à la disposition de la Nation. Il revient donc à la municipalité de Lodève de faire tous les actes de conservation nécessaires. Devant la résistance du sieur Garimond, on fait appel au viguier de Gignac pour régler l'affaire. Garimond affecte des airs supérieurs. Pour montrer qu'il est le maître il fait tordre le cou à quelques poules dont le seul tort était de gratter la terre du jardin... Le bruit de la dispute se porte bien vite au dehors, un foule de curieux s'amasse et envahit le palais. Des menaces sont proférées. Le représentant du roi est contraint de rendre les clefs [4]. Ainsi Lodève tourne-t-elle la page de l'Ancien Régime.
Le 2 février une nouvelle municipalité élue prête serment [5]. Celle-ci s'occupe activement de la succession du dernier évêque. Le palais épiscopal restera fermé jusqu'au 20 avril. Mais dès le 3 février elle avait décidé la vente des chevaux et de leurs harnais, des volailles, des pigeons, ainsi que des herbes potagères [6]. Les domestiques furent renvoyés, et le recouvrement des fermages est organisé. Le 19 avril la levée des scellés est enfin décidée. Le 29 paraît l'avis au public suivant :
On fait savoir à toutes personnes que le 3e jour du mois mai 1790 et les jours suivants jusque à l'entière consommation il sera procédé dans le palais épiscopal de Lodève au vendataire du linge, des tapisseries, meubles, glaces, lustres de cristal et autres superflus ornements d'apparat, vins étrangers et du pays, futailles, ustensiles de cuisine, confitures, comestibles, voitures, une superbe orangerie et généralement de tous les effets ayant appartenus à Mgr de Fumel évêque de Lodève et des ornements d'église très riches. que l'adjudication sera faite au plus offrant et dernier enchérisseur . Nous précon de la ville de Béziers certifions avoir publié et affiché des copies de la présente affiche aux endroits accoutumés de la présente ville. Béziers 29 avril 1790, Vallat précon. [7]
Pierre Lonjon

Chasuble rose de Mgr de Fumel. Vue d'ensemble du dos, gros de Tours moiré, pékin lamé argent, seconde moitié du XVIIIe siècle. Crédit photo : Marc Kérignard
En séjour à Paris à la fin de l'été 1784, Mgr de Fumel avait rédigé un testament en faveur de ses familiers ecclésiastiques et laïcs [8] : Je donne et lègue au Sr Lonjon mon aumônier et mon secrétaire actuel une aube à petite pointe de dentelle d'Angleterre et ma chasuble avec ses appartenances couleur rose et blanc... La couleur rose de la chasuble augmente la valeur du don; en effet, le rose ne sert que deux dimanches dans l'année, pour la fête de Laetare (quatrième dimanche de Carême) et celle de Gaudete (troisième dimanche de l'Avent). Durant ces jours de fête en période de pénitence, le violet peut être réchauffé par du rose. Il semble bien que ces dons aient été exécutés et les biens récupérés par leurs propriétaires légitimes avant la vente du 3 mai 1790.
Pierre Lonjon était le secrétaire de Mgr de Fumel. Il était né au Caylar (Hérault) le 5 juillet 1735. Tonsuré le 18 septembre 1756, il avait reçu les ordres mineurs le 19 septembre 1761 avant d'être ordonné diacre le 10 avril 1762, puis prêtre le 5 juin de la même année. Le 6 juillet 1760 il avait été reçu Maître ès-Art et gradué de l'Université de Montpellier. Un temps curé des Plans (1769-1782) il avait rejoint le personnel de l'évêché où il officiait au poste de secrétaire privé du prélat. Prébendier du Chapitre, il était chapelain des chapellenies de Toussaint (ou Tarrusson) au Caylar, de Navarre et de Montmirat dans l'église Saint-Pierre de Lodève. Il était aussi chapelain de Saint-Benoît et prieur de Vaissac (dépendance de l'abbaye Saint-Sauveur de Lodève) [9].
Le serment civique
L'année 1791 est celle de l'obligation du serment civique à la Constitution Civile du clergé pour les prêtres et desservants des églises [10]. La cérémonie eut lieu le 23 janvier [11]. Pour l'occasion la municipalité s'était transportée dans les églises Saint-Fulcran et Saint-Pierre pour y recevoir le serment de fidélité à la Constitution. A Saint-Fulcran, curé et vicaire prêtèrent serment avec restriction : Nous protestons, en votre présence, d'être fidèles à la Constitution que nous allons jurer de maintenir de tout notre pouvoir, dans tout ce qui n'est pas contraire à la doctrine de Jésus-Christ et de l'Église apostolique, catholique et romaine, ainsi qu'à tous les objets qui dépendent essentiellement de l'autorité spirituelle. A Saint-Pierre, le curé Lavie, acquis aux idées nouvelles, prête le serment avec la formule légale : Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse qui me sont confiés, d'être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le Roi." A sa suite, les pères doctrinaires du collège prêtèrent serment sans restriction. La mort de l'évêque, qui a laissé le clergé livré à lui-même, explique sans doute ces ralliements.
Cependant, de nombreux prêtres refusèrent le serment. Pierre Lonjon fut de ceux-là. Mais il est vrai qu'il n'exerçait alors aucune charge d'âmes. Le 5 mai 1792, arrive à Lodève la nouvelle de la déclaration de guerre contre le roi de Hongrie et de Bohême. La proclamation en est faite le lendemain à travers la ville. Suite à ces événements, la question religieuse se pose à nouveau. La municipalité veille scrupuleusement à l'observation des lois. A la suite de l'arrêté du Département du 28 juillet 1792, de nombreux prêtres insermentés sont soit reclus à Montpellier, soit chassés à l'étranger. Ces derniers vont s'embarquer à Agde ou Aigues-Mortes, la plupart pour l'Italie, quelques-uns pour l'Espagne. Pierre Lonjon doit s'exiler lui aussi. Il obtient son passeport pour l'étranger le 22 août, mais sa destination nous est inconnue [12].
Fulcran Salze
En tout cas, il semble avoir confié une partie de ses effets personnels, dont la chasuble rose, à son confrère Fulcran Salze, ex chanoine, que son grand âge a préservé des tribulations révolutionnaires. Le 22 septembre 1792 il avait prêté le serment de fidélité à la Nation [13] et renoncé a l'exercice de la prêtrise. Il devait mourir le 24 septembre 1794, à 78 ans. La famille Salze est honorablement connue à Lodève. Le père de Fulcran Salze, Bernard Salze était marchand. Son oncle, François Salze était prieur de Salasc. Son cousin, Pierre Joseph Salze, chevalier de Saint-Louis, fut Premier Consul de 1787 à 1789. Lui aussi prêta le serment de fidélité le 17 septembre 1792 [14]. La famille de Salze demeurait dans un hôtel particulier, dit Hôtel de Salze, 24 place des Châtaignons (Inscrit aux monuments Historiques).
La chasuble rose et aussi d'autres vêtements sacerdotaux qui avaient été confiés au chanoine, ou à son neveu Fulcran Salze, ancien sous-diacre, pensionné par l'État après son serment [15], restèrent cachés dans la famille jusqu'au rétablissement de la paix religieuse et la reprise du culte dans la cathédrale de Lodève en 1801. A cette époque, Raymond Salze et sa tante, la demoiselle Salze donnèrent plusieurs ornements pour le service de la cathédrale. Parmi ceux-ci, la chasuble rose, bien précieux de Mgr de Fumel le dernier évêque.
La séparation de l'Église et de l'État
Après un siècle de tranquillité et de sécurité, l'orage menace à nouveau. Il éclate le 9 décembre 1905 avec l'adoption de la loi de séparation entre l'Église et l'État. Le gouvernement français propose aux catholiques la création d'associations cultuelles habilitées à gérer les biens de l'Église. Le Pape Pie X rejette véhémentement un système qui passe outre à l'organisation hiérarchique de l'église romaine [16]. C'est la rupture entre les catholiques et le gouvernement. Les biens du clergé sont saisis par l'État français qui promet de lui en laisser la jouissance perpétuelle. Mais dans un premier temps, l'État est contraint de dresser un inventaire de ces biens : cathédrales, églises, séminaires, objets du culte, tableaux, œuvres d'art, etc... A Lodève cet inventaire est réalisé le 2 mars 1906 [17], sous la protection d'un détachement du 142e RI. Il fallut enfoncer les portes. Dans la cathédrale tendue de noir l'archiprêtre lut une vigoureuse protestation [18]. Les militaires furent copieusement injuriés par la foule. Plusieurs œuvres, des vêtements liturgiques, des objets d'orfèvrerie, calices, chandeliers, linges d'autel ont été cachés chez des particuliers et ainsi soustraits à l'inventaire [19]. Après la tourmente ces objets reviendront à ce qu'on estime alors leurs légitimes propriétaires. C'est ainsi que la chasuble rose, Un ornement rose galon or fin, louis XV complet, est déposé chez madame de Saint-Auban, une riche veuve de Lodève.
Madame de Saint-Auban
Madame de Saint-Auban, née Marie Émilie Eulalie Deidier (1840-1919), était la fille d'un important négociant de Lodève. Elle avait épousé en 1864 Benjamin François Bruneau de Saint-Auban, docteur en médecine à Marseille [20]. Une de ses tantes, Pierrette Christine Hélène Deidier avait épousé le poète félibrige Jean Antoine Alphonse Poutingon (1798-1869). Après le décès de son mari, madame de Saint-Auban se retira dans sa ville natale où elle demeurait Place Alsace-Lorraine. En 1906 elle reçut en garde, outre la chasuble rose, plusieurs autres vêtements liturgiques et le grand tapis de chœur de la cathédrale. La tourmente passée, elle remit ses trésors à l'archiprêtre de Lodève, sauf la chasuble rose qui échut à une autre paroisse où elle se trouve toujours. On ne sait pour quelle raison cette chasuble ne rejoigna pas la sacristie de la cathédrale. On peut penser qu'un nouveau partage des ornements anciens s'opéra alors et qu'une partie des vêtements liturgiques de la cathédrale fut attribuée à quelques paroisses moins bien dotées.
Ainsi prend fin l'odyssée de la chasuble rose qui dort désormais dans la douce torpeur d'une sacristie villageoise [21].
Francis Moreau
2018
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Notes :
[1]
Archives Départementales de l'Hérault, 142EDT53 Délibérations consulaire 1789-1790, p.73 et 79.
[2]
ADH, 3E146/7 et 5MI 29/6.
[3]
ADH, 142EDT53, p.190.
[4]
ADH, 142EDT53, pp.182-192.
[5]
ADH, 142/EDT53, p.211.
[6]
ADH, 1MI824/1 Délibérations communales 1790-1791, p.1.
[7]
Notes sur les évêques et les familles de Lodève, manuscrit, archives paroissiales de Saint-Fulcran. ADH 1MI824/1 Délibérations 1790-1791, p.40.
[8]
Minutes de Me Lefevre, notaire au Chatelet, acte du 18.09.1784, dans "Notes Historiques sur Lodève", I, p.185, manuscrit de Jules Calvet, copie dans les Etudes Héraultaises 2013.
[9]
ADH, Joseph Brun notaire à Lodève, Notification de grade du 6 avril 1786, 2E39/710.
[10]
"La Constitution Civile du Clergé fut votée le 12 juillet 1790. Elle transformait les circonscriptions ecclésiastiques, ramenant le nombre des évêchés de 134 à 83. Il était décidé que les évêques seraient désignés par les électeurs du département, les curés par ceux du district, l'investiture canonique étant donnée à l'évêque par le métropolitain, au curé par l'évêque. Interdiction était faite aux prélats de demander une confirmation au pape : celui-ci recevait uniquement l'avis de l'élection. Évêques et prêtres seraient rémunérés par l'État, devenant ainsi de simples fonctionnaires. Louis XVI accorda sa sanction le 24 août 1790, mais en en gardant beaucoup de regrets.
Quelques mois plus tard, le pape Pie VI condamnait en bloc toute la Constitution civile du clergé (mars 1791). La Constituante avait exigé de tous les prêtres un serment d'obéissance à la Constitution. Beaucoup le refusèrent (ou se rétractèrent après avoir connu la décision de Rome) : on les appela réfractaires ou insermentés, les autres étant nommés constitutionnels ou jureurs. Au début de 1791, à peu près la moitié du bas clergé avait consenti au serment. Tous les évêques sauf sept (dont Talleyrand) avaient refusé. Il fallut les remplacer. Le 29 novembre 1791, l'Assemblée législative décréta que les réfractaires seraient tenus pour suspects : les persécutions commençaient contre les catholiques fidèles à Rome. Elles allaient s'aggraver sous la Convention, sans épargner l'Église constitutionnelle elle-même lors de l'entreprise de déchristianisation des années 1793-1794. Après Thermidor, la Convention accorda la liberté du culte (21 février 1795), mais le schisme continua jusqu'à la signature du concordat en 1801." (journal Le Point).
[11]
ADH, 1MI824/1, Délibérations communales 1790-1791, p.219 à 224.
[12]
ADH, 1MI824/1, Délibérations 1791-1793. F.Saurel, Histoire Religieuse du Département de l'Hérault, tome III, Montpellier MDCCCLXXXXVIII, Pièces justificatives, p.X.
[13]
ADH, 1MI824/1,1791-1793, p.204.
[14]
ADH, 1MI824/1,1791-1793, p.198.
[15]
ADH, 1MI824/1, 1791-1793, p.204.
[16]
Encycliques "Vehementer nos" 11.02.1906 et "Gravissimo Officii Munere" 10.08.1906.
[17]
ADH, série 8V.
[18]
"L'archiprêtre Camplo devait s'exprimer en ces termes : "Monsieur, c'est au nom de l'État, c'est-à-dire en vertu du droit du plus fort que vous vous présentez ici pour y remplir un rôle d'inquisiteur. Au nom de l'église je proteste de toute mon énergie de citoyen libre, de chrétien et de prêtre..... Ce sont les oblations des fidèles du pays et des pèlerins de toute la région, des économies du clergé, la bonne gestion des fabriciens qui ont formé le modeste trésor que vous voulez inventorier. C'est un trésor sacré accumulé par les siècles, dont les morts et les vivants bénéficient. Vous ne trouverez rien ici qui n'eut été mis à la disposition de notre Dieu et n'ait été donné pour lui seul. Nous subissons un inventaire puisque la force et même la violence nous l'imposent, mais notre protestation reste entière, au nom des droits de la justice et de la liberté...."
[19]
Cahier des objets et ornements soustraits à l'Inventaire de 1906, archives paroissiales de Saint-Fulcran.La chasuble était déjà mentionnée dans l'inventaire de la Fabrique paroissiale en 1888.
[20]
ADH, 5MI29/15, registre de mariages Lodève 1863-1870.
[21]
Josiane Pagnon, Marc Kérignard Le Ciel l'entende, Les Cahiers du Lodévois-Larzac numéro 39, pp.56-58.